LE DIVORCE (1884-1975)

La question du divorce est en fait celle de la liberté individuelle, et de ses limites. Se marier, divorcer, est-ce une question purement privée, que chacun règle comme il l’entend ? S’aimer, se désaimer, se disputer, se séparer, est-ce au contraire une question d’intérêt collectif, que la loi doit organiser pour protéger les faibles, les enfants, pour préserver la famille, pour ordonner la société ? Questions éternelles, questions très actuelles. Le droit au divorce a changé au cours de l’histoire : né juridiquement avec la Révolution il est mort avec elle. Revenu avec la IIIe République, il a évolué avec la Ve. Cette grande bataille rebondit sur plus de deux siècles. Aujourd’hui, la situation s’est profondément transformée. Depuis 1975 on est entré dans l’ère du « démariage » et pour la loi il s’agit moins de gérer les conditions du divorce que ses conséquences, et en particulier pour les enfants.