L’OCCUPATION SANS RELACHE

Ce film nous plonge au cœur de la vie artistique à Paris pendant l’occupation.
Un aspect de l’histoire jusqu’alors peu traité, qui permet pourtant de relier la vie quotidienne des Français avec la carrière professionnelle et amoureuse de plusieurs artistes emblématiques de ces années-là (Gabin, Arletty, Maurice Chevalier, Tino Rossi, Sacha Guitry…) et avec la réalité de l’occupation.

Des années noires qui n’empêchent pas cependant une richesse et un foisonnement artistiques incomparables ! Une période complexe, racontée par plusieurs intervenants, historiens ou témoins directs qui nous donnent un nouvel éclairage tout en nuances. Des témoignages qui tranchent avec le tableau noir de la collaboration ou le mythe vertueux de la résistance que l’on montre habituellement.
Le film recèle bon nombre d’archives, et parmi elles de petits trésors : des images totalement inédites tournées par des soldats allemands lors de leur séjour à Paris. Des images, en grande partie tournée en couleur, qui nous donnent à voir le Paris des spectacles, le Paris de la nuit, le Paris érotique et le Paris de la collaboration ….horizontale !

Enfin, last but not least – le film relate des faits aujourd’hui incontestables sur la réalité de la collaboration, que nous pouvons aujourd’hui mettre au grand jour après un long travail de recherche. Il les replace dans leur contexte et dans leur complexité historique. Il n’occulte pas les questions sensibles et souvent gênantes concernant nombre des artistes de la période : Sacha Guitry et Arletty furent-ils des « collabos » ou Louis Jouvet un grand résistant ? Qui sait que l’acteur Michel Simon porta l’étoile Jaune alors qu’il n’était pas juif ? Qu’Arletty a sauvé Trauner de la déportation ? Qui connaît le nom de Robert Hugues Lambert, cet acteur qui incarna Mermoz à l’écran et qui fut déporté à cause de son homosexualité ? Qui se souvient que Sacha Guitry fut dénoncé comme juif alors qu’à la Libération il le fut comme collaborateur ? Qui pourrait expliquer pourquoi les Nazis libérèrent Harry Baur après l’avoir torturé pendant trois mois ? Et qui aurait pu deviner qu’un certain Dieudonné écrivait déjà des articles antisémites en 1940 ?
Toutes ces informations, et bien d’autres, viennent émailler « L’occupation sans relâche » et montrer l’imbrication entre la vie artistique et la vie… tout court.